Évaluer l’unicité des communautés végétales des milieux humides lacustres et ses déterminants dans une perspective de conservation

Raphaëlle Dubois, Stéphanie Pellerin, Raphaël Proulx

Les milieux humides, notamment ceux qui se trouvent en berge des lacs, remplissent plusieurs fonctions et services écologiques qui leur confèrent une grande importance. Malgré tout, ils sont parmi les écosystèmes les plus dégradés par les activités humaines, rendant impérative leur gestion dans une optique de conservation. Puisqu’un ensemble de contraintes empêche la protection de l’ensemble du territoire, il est nécessaire de cibler les sites où mettre les efforts de conservation prioritairement. Pour faire ce choix, plusieurs critères sont disponibles, incluant la sélection de communautés végétales uniques, donc ayant une composition en espèces différente de celle des autres sites. Ces assemblages d’espèces sont complémentaires entre eux, donc irremplaçables, et contribuent à la diversité bêta de la région. Cette étude vise à : (1) identifier les milieux humides lacustres ayant une composition végétale unique, (2) déterminer l’effet des facteurs environnementaux, spatiaux et anthropiques sur l’unicité des communautés floristiques des milieux humides lacustres, (3) comparer la composition en espèces végétales des milieux humides en fonction de leur unicité, (4) déterminer si l’unicité est un critère de sélection approprié pour guider les efforts de conservation dans le contexte des communautés végétales des milieux humides lacustres. Le système d’étude est celui du Lac Papineau (12.9 km2), situé en Outaouais (Québec, Canada), qui abrite plusieurs dizaines de milieux humides lacustres présentant une typologie variée (aulnaie, marécage, tourbière). Lors de l’été 2018, les espèces végétales vasculaires de 38 ce des milieux humides ont été échantillonnées, et des variables environnementales, spatiales et anthropiques ont été mesurées.